gigolette

gigolette [ ʒigɔlɛt ] n. f.

• 1864; o. i., p.-ê. de 1. gigue → gigolo

1 ♦ Fam. Fille délurée, facile. « Les demoiselles de bonne éducation ont remplacé les gigolettes » (Le Point, 1989).

2 ♦ (de 1. gigue) Cuisse de dinde dont le haut est désossé. ⇒ jambonnette.

● gigolette nom féminin (de gigolo) Familier et vieux. Jeune femme délurée.

⇒GIGOLETTE, subst. fém.

Pop. et vieilli

A. — Fille des rues. Le hasard fit qu'il n'habitât point une maison bondée de roulures ou foisonnant de gigolettes propres à le dégourdir (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 70).

B. — P. ext. Jeune fille délurée, de mœurs faciles, fréquentant les bals populaires. Les danses ardentes et chaloupées du Moulin de la Galette, où fréquentent indistinctement trottins et gigolettes, calicots valseurs, barbillons, rapins et curieux (CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p. 113).

Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1864 (DELVAU, Les Cythères parisiennes ds DELVAU 1867, p. 181). Prob. dér. de gigue¹; cf. l'angl. giglet, giglot « femme de mauvaise vie; jeune fille gaie, turbulente » (dep. av. 1325 ds MED), qui a pu influencer la formation de ce mot (FEW t. 16, p. 41, note 9). Fréq. abs. littér. : 4. Bbg. HASSELROT 1957, p. 204; 20^e s. 1972, p. 71.

gigolette [ʒigɔlɛt] n. f.

ÉTYM. 1864; probablt dès 1850 (→ Gigolo); orig. incert., p.-ê. de 1. gigue.

❖

♦ Fam. (d'abord argot.). Fille délurée, facile. || Dancing fréquenté par des trottins et des gigolettes (→ Danse, cit. 13).

1 (…) ce terme : gigolettes,

Pour désigner telles fillettes,

Gentes mangeuses de galettes

Nôtres (…)

Verlaine, Poèmes divers, Impromptu.

2 (…) de retour chez sa mère, le hasard fit qu'il n'habitât point une maison bondée de roulures ou foisonnant de gigolettes propres à le dégourdir.

Huysmans, les Sœurs Vatard, IV, p. 64.

3 Je me dis que Rose-Blanche (sic), qui fut assassinée par le petit Jules, à coups de surin¹; avait emprunté bien des fois l'étroit couloir flanqué de palissades qu'était alors ce passage mal famé. C'était le coin des garnements, des gigolettes. Un bec de gaz, toujours éteint, y avait l'air d'inviter les bonnes gens du quartier à ne point s'étonner des rencontres qu'ils pouvaient faire.

Francis Carco, Ombres vivantes, p. 213.

1. Allusion à une chanson d'A. Bruant, Rose blanche, qui met en scène une pure jeune fille et un mauvais garçon (→ Gerce, la cit. 3, extraite de cette chanson).

Encyclopédie Universelle. 2012.